Pratiquer l’écoute active en langue seconde peut vous aider à mieux comprendre le français.

« Je ne comprends pas quand les Québécois me parlent! ». Cette phrase-là, je l’entends à toutes les sessions dans mes classes de FLS de niveau intermédiaire. Ces étudiants et ces étudiantes peuvent parler français, mais ils et elles ont de la difficulté à comprendre quand on s’adresse à eux à l’extérieur de la classe de langue. Ils se sentent frustré.e.s, impuissant.e.s face à une langue qui se laisserait difficilement comprendre par les personnes non francophones.

Êtes-vous de ceux et celles qui peinent à comprendre les Québécois? Si c’est le cas, je vous encourage à ne pas baisser les bras. Je ne vous apprendrai rien en vous disant que pour améliorer votre compréhension, il faut multiplier les occasions d’interagir en français. Mais avez-vous déjà pensé à ce que vous faites pendant que vous écoutez l’autre?

On écoute pour répondre

Je suis convaincue que vous avez déjà vécu ceci : Vous écoutez une personne tout en pensant à ce que vous allez répondre quand votre tour viendra. Comme tout le monde, vous vous demandez peut-être si vous interromprez l’autre pour vous exprimer sur ce sujet. Vous pensez peut-être même à autre chose pendant que cette personne vous parle. Cela se voit à votre regard qui devient fixe. Vous êtes ailleurs.

Toute cette action dans votre tête peut vite vous faire perdre le fil de la conversation en langue seconde. C’est à ce moment-là que l’anxiété se pointe le bout du nez. Cette sensation désagréable prend vite toute la place. Il ne reste plus d’espace pour vous concentrer sur les paroles de votre interlocuteur. Vous n’écoutez plus, vous êtes dans votre scénario intérieur.

Pour faciliter la compréhension

J’aimerais aujourd’hui vous proposer six conseils pour pratiquer l’écoute active dans le but de d’améliorer votre compréhension. Écouter pour comprendre, si vous voulez.

L’écoute active en six conseils

1. Regarder la personne dans les yeux. Rester à l’affut du mouvement de ses lèvres.
2. Se concentrer sur ce qui est dit.
3. Écouter pour comprendre, sans penser à la réponse que vous allez donner.
4. Accorder des pauses à l’interlocuteur et à vous-même en laissant les silences se prolonger.
5. Poser des questions simples uniquement sur les éléments que vous avez mal ou pas compris.
6. Porter attention au langage non verbal de votre interlocuteur (posture, expressions faciales, contact visuel, etc.).

Après la conversation, faites le bilan

À la suite de la conversation, faites un retour sur votre expérience. Qu’est-ce qui vous a paru facile dans l’écoute active? Qu’est-ce qui a été difficile? Qu’est-ce qui vous a aidé le plus? Notez vos observations dans le but d’améliorer votre écoute active lors du prochain échange.

Pour comprendre, il suffit souvent de bien écouter

Je vous lance un défi. Lors de votre prochaine discussion avec un francophone, choisissez d’ouvrir la bouche le moins possible pendant que votre interlocuteur parle, de façon à l’écouter le plus activement possible. Vous pourrez alors constater ceci : pour comprendre, il suffit souvent de bien écouter.

Références

https://www.cchst.ca/oshanswers/psychosocial/mentalhealth_activelistening.html

Dulude, Guillaume. Je suis un chercheur d’or : les mécanismes de la communication et des relations humaines. Les Éditions de l’Homme, 2020.