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Discerner les sons dans une langue étrangère

Le principe du crible phonétique (Nicolas Sergueevitch Troubetzkoy) établit qu’une personne ne disposant pas d’un son dans sa langue maternelle (LM) associera la valeur la plus ressemblante à un son entendu. Les locuteurs d’une langue ne sont donc pas réellement sourds, mais leur cerveau est parfois incapable de discerner un son étranger.

Discerner les sons dans une langue étrangère

Mon prof[2] de phonétique corrective nous a un jour posé cette question farfelue : si une vache américaine paissant tranquillement dans un pré venait à faire la rencontre d’une vache franco-ontarienne, que répondrait-elle à son cri : « Meuh! »?  La complimenterait-elle sur son joli accent français?

Vous aurez compris qu’une telle situation ne se produirait jamais puisque les vaches du monde entier font à peu près le même cri. Les différences perçues n’ont rien à voir avec leur provenance, mais tout à voir avec la façon dont nous, locuteur d’une langue, percevons ce cri. Un anglophone passant près du champ ce jour-là affirmerait que le meuglement correspond à quelque chose comme la consonne m suivie de la voyelle ou. Ceci s’explique par le fait qu’il associera le cri de la vache au phone (son) le plus rapproché en anglais. De la même façon, un francophone associera plutôt la voyelle au phone eu, voyelle fréquemment utilisée en français.

Le crible phonétique

Le principe du crible phonétique (Nicolas Sergueevitch Troubetzkoy) établit qu’une personne ne disposant pas d’un son dans sa langue maternelle (LM) associera la valeur la plus ressemblante à un son entendu. Cela expliquerait pourquoi un francophone associera le son th anglais au son t français. Les locuteurs d’une langue ne sont donc pas réellement sourds, mais leur cerveau est parfois incapable de discerner un son étranger.

La personne qui entend une langue étrangère est sourd à l’identification et la compréhension des sons. Nicolas Sergueevitch Troubetzkoy[1] (1890-1938)

Les défis pour la personne apprenante

Cette histoire est une belle illustration des défis qui attendent les apprenants d’une langue étrangère en situation de compréhension ou de production de la langue cible. Le mot prononcé sera « entendu » ou « dit » différemment selon le système phonologique dont nous disposons dans notre LM. En guise d’exemple, mettons-nous à la place d’un Mexicain pouvant compter sur un système phonologique de 5 voyelles. Au moment de communiquer avec un francophone, nous entrevoyons facilement les difficultés qu’il rencontrera devant les 16 voyelles du français!

Dans le même sens, un anglophone, qui peut compter sur un solide système phonologique de 20 voyelles, mais différentes de celles du français, devra se familiariser avec les voyelles du français s’il ne veut pas parler comme une vache espagnole!

Rédigé par Amélie Lachance

Image : Image par R_Winkelmann de Pixabay


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